Lors d’un point de presse organisé ce vendredi 14 novembre à Kinshasa, Me Landry Pongo et l’ancien secrétaire général du RCD-N Moïse Moni Della ont accusé la justice française d’empiéter sur la souveraineté congolaise dans le dossier Lumbala. La réaction de TRIAL International ne s’est pas fait attendre, dénonçant une stratégie destinée à échapper au procès.
En substance, ce praticien de droit a qualifié devant la presse congolaise l’arrestation en France de Roger Lumbala d’" arbitraire". La défense conteste l’usage par la justice française de la compétence universelle, estimant que les conditions légales ne sont pas réunies, notamment en raison d’une procédure déjà ouverte en RDC et de trois demandes d’extradition restées sans suite.
"Je vais lancer deux actions en réparation pour " privation illégale de liberté ", l’une à Genève, l’autre en RDC, tout en assumant une stratégie de non-comparution du prévenu " annonce Me Landry Pongo. En effet, selon la défense, Lumbala devrait être jugé uniquement par les juridictions congolaises.
TRIAL International, partie civile dans le dossier, a immédiatement réagi. Pour Daniele Perissi, responsable du Programme-RDC : "les démarches de Lumbala ne sont qu’une distraction visant à fuir ses responsabilités. Refuser de comparaître et parler de justice néocoloniale est absurde. La compétence universelle est reconnue depuis longtemps."
Il rappelle que les victimes, venues de RDC, attendent d’être entendues et qu’"il est regrettable qu’il ait choisi de ne pas les écouter".
A en croire, au-delà des confrontations publiques et des argumentaires opposés, la défense de Roger Lumbala comme les organisations parties civiles savent que leurs positions seront, in fine, soumises à la seule appréciation de la Cour d’assises spéciale. C’est à elle, et à elle seule, qu’il reviendra de trancher la validité des arguments, de déterminer les responsabilités et de rendre justice.