RDC : 77 ans après la Déclaration universelle des droits humains, ces droits toujours piétinés en Ituri

Du 10 décembre 1948 au 10 décembre 2025, le monde célèbre les 77 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, un texte fondateur censé garantir la dignité, la liberté et la protection de chaque être humain. Mais en territoire de Mambasa, en Ituri, la réalité reste dramatique, les violations des droits humains s’enchaînent avec une constance inquiétante.

Selon les données recueillies cette année par la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH/Mambasa), la situation demeure alarmante. L’organisation a documenté :

• 76 arrestations arbitraires, impliquant certains militaires, policiers et agents de l’ANR ;
• 108 cas de vol à main armée et de cambriolage nocturne ;
• 16 cas de justice populaire, signe d’une méfiance croissante envers la justice formelle ;
• 56 personnes portées disparues, attribuées aux rebelles ADF-NALU ;
• 13 enfants mineurs enrôlés par les groupes Wazalendo ;
• 212 cas d’extorsion d’argent et de téléphones commis par des patrouilleurs ;
• 23 incursions des rebelles ADF enregistrées au cours de l’année.

Et ce ne sont là que les cas rapportés : de nombreuses autres violations passent sous silence, faute de moyens de documentation ou par peur de représailles.

À cela s’ajoute un climat d’insécurité croissante pour les acteurs de la défense des droits humains. Beaucoup subissent intimidations, menaces, et certains ont payé de leur vie leur engagement pour la justice.

"Nous sommes vraiment déçus de voir que les menaces persistent contre les défenseurs des droits humains. Nous plaidons pour que justice soit faite et que les responsables répondent de leurs actes", déplore Ram’s MALIKIDOGO, cadre de la CRDH/Mambasa.

En cette Journée internationale des droits humains, la CRDH appelle les autorités à renforcer la protection des civils, mettre fin à l’impunité et appliquer les principes mêmes consacrés par la Déclaration universelle, un idéal qui, 77 ans après, semble encore très loin de devenir réalité pour les habitants de l’Ituri.