La chute des villes de Bukavu et Goma en RDC aux mains des rebelles du M23 contraint les défenseurs des droits humains et acteurs de la société civile en cavale.
Ceci suite aux menaces dont ils sont victimes depuis la prise de deux grandes villes de l’Est du Congo et le retrait de l’armée régulière.
D’après des informations recueillies, certains acteurs de la société civile et des mouvements citoyens pro démocratie qui n’avaient pas eu la possibilité de fuir, subissent plusieurs formes d’abus notamment des intimidations, interpellations et arrestations arbitraires.
En parallèle de cette situation, d’autres acteurs sociaux ont été contraints d’adhérer dans le rang des rebelles, contre leur propre volonté.
"La situation des Défenseurs des droits humains est catastrophique dans les zones occupées par les militaires du M23, ainsi que les combattants Wazalendo. C’est depuis le mois de Février 2025 que beaucoup vivent en cavale, craignant pour leur sécurité. D’autres qui sont restés dans les villages ont changé de domicile et ne travaillent plus convenablement. Aujourd’hui, personne n’ose dénoncer des multiples cas de violations des droits humains qui se commettent dans la communauté", croit savoir un acteur de la société civile de Kabare, territoire en pleine opérations armées et occupé par des belligérants.
Depuis l’occupation de certaines localités de la Province du Sud Kivu par les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda, plusieurs cas d’abus des droits humains sont régulièrement signalés dans la communauté.
Des témoins parlent notamment des cas d’assassinats ciblés, torture, châtiment corporel en public, enlèvements, vol des véhicules, voire des cas d’adhésions forcée des jeunes dans le rang des rebelles, et aucun défenseur des droits humains n’ose dénoncer, par peur de représailles.
Le même scenario se passe dans la ville de Goma et dans toutes les autres entités du Nord Kivu tombées aux mains des rebelles, où des acteurs de la société civile ainsi que des journalistes ont été obligés de fuir leurs domiciles, à en croire des sources locales.
Quand bien même les rebelles du M23 rejettent ces allégations, plusieurs sources estiment que la résurgence des conflits armés suscite des craintes et un recul en matière des droits humains.
Au regard de l’ampleur de la commission des cas de violations des droits humains, l’opinion estime plus urgent que des organisations partenaires soutiennent les défenseurs des droits humains en cette période de crise.
Ceci, afin de ne pas laisser le silence s’installer face à la tragédie vécue ces derniers temps par le peuple congolais de l’Est, du fait de l’occupation rebelles au Nord Kivu et au Sud Kivu, concluent nos sources.