Elysée MUZALIA
18 Apr
18Apr

La rébellion du M23 – AFC ordonne la suspension des coopératives minières à LUHIHI – LOMERA, site minier artisanal en territoire de Kabare à environs 55 kilomètres au Nord de Bukavu dans la province du Sud Kivu. Cette décision est contenue dans un ordre de mission consulté signé le 17 Avril 2025 par le Gouverneur de la rébellion, Emmanuel BIRATO. Dans ce document, 11 personnes ont été dépêchées à LUHIHI pour également identifier les négociants de l’Or sur le site, ainsi qu’organiser et installer un autre responsable du site, sans qu’aucun reproche ne soit clairement exprimée aux responsables des coopératives qui travaillaient sur ce site depuis longtemps. 

La décision de la rébellion du M23/AFC vient jeter le pavé dans la marre et ouvre la brèche à une exploitation minière en solo et non réglementée conformément au Code minier en vigueur en RDC qui stipule que la coopérative minière agréée est la seule entité autorisée à exploiter sur une Zone d’Exploitation Artisanale.

"Pourquoi suspendre les Coopératives minières reconnues officiellement et qui travaillent à LUHIHI depuis longtemps ? Si on suspend la coopérative, qui va alors exploiter ? C’est tout simplement une violation intentionnelle du Code minier qui régit le secteur minier en RDC. Cette mesure est une manœuvre pour la rébellion de piller l’Or et autres minerais stratégiques en faveur des raffineries installées au Rwanda", déplore un acteur du Groupe Thématique Mines de la Société Civile. 

Cette structure citoyenne dénonce cette décision jugée cavalière qui ne vise qu’à faciliter la fraude et la contrebande de l’or artisanal vers le Rwanda, accusé par le Gouvernement congolais d’appuyer la rébellion du M23 pour le pillage de ses minerais à l’Est du pays.  

Notons que les rebelles du M23/AFC soutenu par Kigali occupent des vastes étendues minières au Nord Kivu et au Sud Kivu depuis leur résurgence et insurrection armée dans l’Est de la République Démocratique du Congo en Novembre 2021.

Outre le site minier de LUHIHI, à Kalehe, les rebelles du M23/AFC contrôlent la cité minière de Lumbishi riche en tourmaline, coltan, or et cassitérite, ainsi que les sites appelés "Koweit" et "T20" à Nyabibwe riches en minerais stannifères, voire "Deux maisons" et "Chez Madame" deux sites de Numbi riches en Or. Toujours à propos du Sud Kivu, les sites miniers de Mukungwe communément appelé "Maroc", Karhembo, Chondo et Nyamurhale sont occupés par les rebelles du M23 qui s’adonnent au trafic frauduleux des minerais vers le Rwanda, extorquent de grosses sommes d’argent aux creuseurs et pillent les comptoirs d’achat d’or à Bukavu.

Dans le Nord-Kivu, le M23/AFC s’était emparé de la cité de Walikale où la société Alphamine Resources a suspendu ses activités. Walikale riche en minerais tels que le coltan, l'or et la cassitérite, notamment avec la mine de Bisie, l'une des plus riches en étain au monde contribuait considérablement à l’économie du pays et de la province du Nord Kivu en particulier. La rébellion occupe également la zone minière de Rubaya, riche en coltan, laissant plus de 6 000 creuseurs artisanaux sans emploi, selon la coopérative des creuseurs miniers artisanaux de Masisi. 

De plus, la rébellion est dans la zone où se trouve l’importante mine de pyrochlore de Lueshe, dans la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru. Ce site, jadis attribué par le Gouvernement à la Société minière du Kivu (SOMIKIVU), n’avait pas été exploité depuis plusieurs années. 

Dans le territoire de Lubero, les rebelles occupent des zones aurifères comme Musigha. Ce qui avait contraint le leader du groupe FPP-AP à les rallier pour préserver ses intérêts miniers. Ces occupations renforcent l’emprise du M23/AFC sur des ressources minières clés et occasionne des lourdes pertes en termes de ressources financières pour la RDC, selon des sources gouvernementales. 

Des responsables de la rébellion propriétaires des coopératives minières 

Des informations à notre possession renseignent que des personnalités du M23/AFC possèdent des coopératives minières qui exploitent illicitement et illégalement des minerais dans les zones sous leur occupation. Le porte-parole des rebelles, Lawrence Kanyuka possède un business minier à Paris en France, ce qui soulève des inquiétudes sur le rôle de la France dans le trafic des minerais de sang produits en RDC et au cœur des conflits meurtriers de l’histoire. 

La Société ouverte en 2017 baptisée "Kingston Holding" toujours active est domiciliée à la Rue Saint-Honoré, l’une des artères les plus chères de la capitale française. C’est qui ne semble pas gêner le gouvernement français qui n’a pris aucune sanction contre les responsables du M23, alors que le Gasabo Gold Rafinery sanctionnée par l’Union Européenne est toujours opérationnel, d’après des sources concordantes.

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