Elysée MUZALIA
20 Apr
20Apr


Les rebelles du M23/AFC pillent à ciel ouvert, sans foi, ni loi l’économie de la population au Sud Kivu. Depuis l’occupation d’une partie de la province, des personnalités de cette rébellion fixent plusieurs mesures fiscales illégales pour rançonner et ruiner la petite économie d’une population appauvrie et meurtrie par des violences armées depuis des décennies.

Il s’agit tout d’abord du récent Arrêté signé le 16 Avril 2025 par Emmanuel BIRATO, Gouverneur du Sud Kivu, sous la rébellion, fixant les droits de péage route sur plusieurs axes dans les zones sous occupation, contrairement aux dispositions officielles prises par Kinshasa depuis l’arrivée au pouvoir du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. Même sur des axes où des postes de péage route n’existaient pas, les rebelles du M23 y ont installé des agents qui perçoivent de l’argent, sans contrepartie en retour. 

Il s’agit de KAZINGO, MUGOGO, MUSHWESWHE et MITI sur la Route Nationale numéro 2, NYANTENDE et KAMANYOLA sur la RN 5, RUZIZI 1er ainsi que RUZIZI 2 dans la ville de Bukavu. L’Arrêté du M23 fixe les taux des droits de péage route pour le trafic aller et retour par catégorie des véhicules de la manière suivante : 

  • Camion avec remorque : 200 $
  • Camion sans remorque : 100 $
  • Camion actros, Howo, Benz (à l’intérieur de la province) : 30 $
  • Camion Fuso, Mercedès 1924 (à l’intérieur de la province) : 20 $
  • Camionnette : 10 $
  • Voiture léger taxi : 5 $
  • Jeeps 4 x 4 : 7 $
  • Bus : 7 $
  • Motos : 1 000 francs congolais

Le total en termes de fonds perçus par le M23 à Bukavu, journalièrement, uniquement pour le péage route est évalué à environ 380 $ à huit postes de péage route. Outre le péage route, les rebelles du M23 imposent le payement de 100 $ à chaque ménage de Bukavu qui boycotte les travaux communautaires appelés "Salongo" et tout contrevenant se voit fouetter à coup des sticks d’arbre à ciel ouvert, ce qui n’est ni plus ni moins, une pire forme de violation des droits humains. 

Une certaine opinion estime que les rebelles du M23/AFC sont en difficulté financière à Bukavu, causée notamment par la fermeture des banques ainsi que d’autres grandes entreprises génératrices de revenu, telles que la Bralima et certaines maisons de télécommunication, à l’occurrence Vodacom.

Les rebelles cherchent donc de l’argent coute que coute, auprès d’une population clouée dans la misère et la pauvreté accentuées par le contexte sécuritaire déplorable. D’autres maisons, magasins et établissements commerciaux sont sommés de payer des taxes exorbitantes, pendant qu’ils ne génèrent pas suffisamment des ressources.

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