Elysée MUZALIA
29 May
29May

Un régime fiscal hors du commun instauré par les rebelles du M23 – AFC dans le site minier artisanal de LUHIHI situé dans le territoire de Kabare au Sud Kivu en République Démocratique du Congo. 

Au lendemain de la suspension des coopératives minières agréées par les services étatiques congolais sur décision de la rébellion, la multiplicité des taxes perçues par des militaires défraie la chronique, alors que des responsables du M23/AFC avait nié toute implication de leur mouvement dans les activités minières. 

Des informations récoltées auprès des exploitants miniers dans ce site sous couvert d’anonymat font savoir que chaque puit est sommé de payer par jour 50 dollars américains, chaque creuseur doit payer les frais d’identification à 10 dollars pour les puits en production et 5 dollars pour chaque creuseur en prospection de minerais. Les militaires installés dans le site vont plus loin en exigeant à chaque transporteur communément appelé "Kasomba" 10.000 francs congolais de frais d’inscription et 1.500 francs non justifiés par jour. 

Outre cette situation, les concasseurs payent journalièrement 50 dollars, les loutriers 20 à 30 dollars, tandis que les professionnels de sexe 10.000 à 50.000 francs congolais. Toutes les activités commerciales exercées dans le site ne sont pas aussi épargnées. 

Les kiosques, boutiques, restaurants et maisons d’hébergement payent entre 10 et 20 dollars américains par jour, ajoutent nos sources. "Le site est principalement géré par les M23, ils ont placé leurs militaires lourdement armés pour tout contrôler et percevoir des taxes depuis l’entrée jusqu’à la sortie du site. Ils font payer pour tous les produits commerciaux, rien ne leur échappe… Nous assistons tout simplement à une véritable guerre économique contre le Congo", explique un exploitant minier artisanal. 

Notons que le site minier de LUHIHI riche en Or compte à ces jours environs 4.000 exploitants miniers artisanaux et plus de 500 puits, selon des sources sur place. 

Des exploitants miniers contactés renseignent que LUHIHI produit par jour environs 50 kilogrammes d’Or, une importante quantité qui échappe au contrôle de l’État par le fait qu’elle est vendue auprès des négociants actifs dans le marché noir qui exportent en toute impunité et anarchie vers le Rwanda, aggravant ainsi la fraude et la contrebande minière, source des conflits armés dans l’Est de la RDC.  

Depuis la suspension injustifiée de trois coopératives minières agréées à LUHIHI sur ordre du Gouverneur sous la rébellion, Emmanuel BIRATO, le 17 Avril 2025, un désordre indescriptible s’est installé dans le site. "LUHIHI est devenu un autre monde. Le site est rempli d’exploitants non identifiés, c’est une exploitation en solo qui se fait. La présence des enfants mineurs et femmes enceintes dans les activités minières, l’insalubrité et toute autre pire forme de violation des droits humains défraient la chronique", s’étonne un leader communautaire local. 

A travers cette suspension des coopératives, l’opinion crie à la violation du Code minier en vigueur qui stipule que la coopérative est l’entité autorisée à exploiter sur une Zone d’Exploitation Artisanale pour la réglementation des activités d’exploitation minière. 

Déjà des maladies chronique telles que le choléra, envahissent le site minier, au moins 2 à 3 personnes meurent par jour dans le site minier de LUHIHI, apprend-on de sources médicales.

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.