Zephani NGAHANGONDI
22 Nov
22Nov

Cela fait désormais deux ans que la population de la chefferie Babombi, dans le territoire de Mambasa (Ituri), a arrêté le chef rebelle Matabishi, alias "Prof", avant de le remettre aux autorités militaires. Pourtant, à ce jour, aucune avancée judiciaire visible n’a été communiquée concernant son dossier.

Ancien commandant de la milice Kyandenga, Matabishi avait repris le contrôle du groupe armé après l’arrestation du chef principal dans la ville de Butembo. Il s’était installé dans un premier temps sur la colline "Ila", où plusieurs civils auraient été exécutés. Délogé par les Forces armées de la RDC (FARDC), il s’est ensuite retranché sur la colline "Yate", dans la zone de Mabangibangi, où il aurait installé un cachot. Selon des témoins, des civils y étaient séquestrés, torturés et tués par ses éléments.

La CRDH/Mambasa (Convention pour le Respect des Droits Humains) rappelle que l’arrestation de Matabishi a été rendue possible grâce au courage de la population locale, qui s’est organisée pour neutraliser ce chef rebelle dangereux, avant de le livrer aux autorités.

Aujourd’hui, l’inquiétude et l’indignation grandissent dans les communautés victimes. Elles craignent que le dossier soit abandonné ou que le prévenu bénéficie d’une impunité de fait.

"La population mérite la vérité et la justice. Il est urgent que des audiences publiques soient organisées pour juger Matabishi et que les victimes soient reconnues et indemnisées", plaide Ram’s Malikidogo, défenseur des droits humains au sein de la CRDH/Mambasa.

Face aux nombreuses vies brisées par les atrocités attribuées à la milice Kyandenga, la société civile insiste : l’attente a trop duré. Elle exhorte les autorités judiciaires à agir rapidement afin que justice soit rendue et que les survivants puissent enfin tourner la page.

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